
Des choses qui poussent
L'intérieur de notre maison est juste assez confortable pour que plus rien n'y soit prioritaire ; les artisans ne bossent plus jusqu'à nouvel ordre, ou bien attendent après nous qui attendons après les magasins de vente de matériaux et de location de matériel ; et nous ben, l'un télétravaille, l'autre (moi) micro-travaille (la majorité du boulot est reporté à dans un an, une petite partie en attente de verdict, une autre petite partie en attente que deux neurones se touchent à nouveau)... Parce que voilà, mon cerveau se prend une Grande Décompression après presque un an de planification-prévision-apprentissage-sur-le-tas-et-mise-en-pratique-tout-de-suite. Les journées se résument quand même pas mal à lever-doucher-manger-pelleter-des-trucs-manger-pelleter-d'autres-trucs. Et c'est très bien comme ça !
Du coup... Y'a des trous qui naissent et des trucs qui poussent. Pas que du végétal ! On commence par le Grand Oeuvre du Confinement, j'ai nommé la Serre Avec Ce Qu'on A Sous La Main ! (Attention, mes derniers neurones se sont sacrifiés dans l'opération : apprécie).
Ce qu'on avait sous la main, c'était donc : un lit-mezzanine vert presque-fluo avec la moitié des vis manquantes (pas la moitié de la quantité totale, mais la moitié de chaque vis même. Tu vois Bambi sur le lac gelé ? Ben pareil, le lit) ; des fenêtres pesant chacune un équidé décédé (au moins) ; trois parpaings ; des vis et clous mais pas beaucoup de grands ; DEUX petites pattes en métal prépercées ; du fil de fer trop fin ; un peu de corde ; trois neurones (pour deux, hein).
TA-DAAA ! Non, ce n'est pas une cabane d'enfants de six ans (j'veux bien les voir soulever les fenêtres d'au moins 80Kg, les mioches...), c'est UNE SERRE. Elle fait 2 mètres sur 1 de large et à peine 1,50 de haut, elle a une porte en sac plastique, beaucoup trop d'aérations involontaires, mais elle chauffe ! Et y'a une lanterne suspendue pour ne pas se prendre le pied de lit dans la tempe, un moulin à vent pour vérifier d'un coup d'oeil si le tout risque de s'envoler, et un thermomètre dedans. NA.

On l'a remplie de déchets verts frais (des feuilles d'un arbre qu'il a fallu couper) et de déchets verts secs (les feuilles mortes qu'il a fallu virer pour placer la serre), dans une tentative de créer une couche chauffante (normalement, imbibé d'eau, ça commence à composter fort et ça chauffe). Comme on n'a pas eu envie de se lever la nuit pour vérifier, et qu'il fait chaud le jour, on sait pas trop si ça marche un peu ou pas du tout ; mais qu'importe, il y fait chaud, c'est ce qui compte !

(ça en fait, de la feuille...)

("Un mètre cinquante sous plafond ? T'es pas fou ?! Vite, ajoute 50cm d'épaisseur au sol là, j'ai le vertige sinon...")

Du coup, la plupart des semis sont partis dedans, ce qui fait vachement plus de place autour des porte-fenêtres de la maison ! Et comme on a refait des semis, et qu'on n'a plus de cagettes pour faire des étiquettes, il a fallu trouver un plan B : des bouts de branches partiellement écorcés, pour pouvoir y écrire au stylo bille.

Transformation en mémé accomplie, avec sa chaise au soleil, ses caisses de petit bois en cours de remplissage, et sa machette pour couper les étiquettes à semis (quoi ?).

On a aussi fait un peu de déco (mais avec du pelletage dedans hein, quand même), à l'occasion de la transplantation et raccrochage de la passiflore dans son nouveau chez-elle...

... Et puisqu'on a commencé à jouer avec le tas de cailloux, on a remplacé la palette-marche-d'entrée par des pierres, et puis c'était bien mais pas parfait, alors on a recommencé et c'est mieux (mais ça bouge encore, alors faudra se renseigner sur comment solidifier sans sceller, mais ça sera pour quand les neurones seront revenus de vacances).

Dans la catégorie pelletage (matinal le pelletage, car là on est côté sud et que le matin ailleurs ça reste frais, quand même), on a la mise à niveau de l'entrée "officielle" de la maison. C'est une des fenêtres transformée en porte-fenêtre, le sol a été décaissé à la pelleteuse sur 2m², il y a un mur et une arche en pierre d'un côté, des bordures en béton de l'autre... Bref, on en a ch.. sué pour virer les bordures en béton (des genres de bornes qu'on ne peut même pas soulever à deux), on a coupé l'arbre qui gênait la santé du pisé et le passage, et maintenant, il faut transformer ce qui ressemble à une zone de bombardements en jolie pente douce multidirectionnelle... Un peu chaque jour, hein.

Surtout quand on rencontre des zones remblayées aux éclats de briques mêlés de racines... (Argl.)

Puisqu'on a du acheter une tronçonneuse pour pouvoir se chauffer, on s'amuse un peu avec en recoupant le grand arbre coupé il y a quelques mois ; tout ça va devenir, à voir, des sièges et bancs de jardin, pas japonais...

(Faut que je l'avoue, j'ai une passion pour les grosses rondelles d'arbres. C'est TELLEMENT BIEN. On peut en faire TELLEMENT DE CHOSES.)
Et puis, comme les trucs qui poussent le font parfois avec vraiment beaucoup d'enthousiasme, il faut aussi parfois couper un peu dedans. (Je vais pas commencer à parler des ronces, parce que je passe environs 2h par jour à en enlever ici ou là et que j'ai du dégager quoi, 3% de ce qui doit être dégagé, mais... Ha, zut, j'ai parlé des ronces). Bref, sinon y'a des trucs à couper plus sympas (entendre, sans épines d'1cm de long), comme par exemple ce buisson de lilas qui avait commencé à digérer le passage potager-compost... Snip, revoilà le passage dégagé !
