Jour 2, rencontre avec la terre.

La terre, donc.

Déjà, celle des murs de la maison, elle commence à se montrer. 
À grands coups de masse pour en bas (dialogue probable entre les artisans qui ont étouffé cette baraque dans les années 70 : "Ha, c'est pas droit là" "Ho, met du ciment va" "Et là y'a un trou" "Encore plus de ciment" "Oups je suis parti en biais, ça devient épais..." "DUCIMENTVASY").
Bref, on a quand même un premier mur dégagé ; ça n'en a pas l'air comme ça, mais la partie urgente est faite : libérer la terre pour qu'elle sèche. Le montant en béton à gauche et le bord sous plafond, ça peut attendre. Toute la partie en pierre en bas (on la voit un peu, à droite), ça attendra aussi, mais surtout parce que c'est plus minutieux, et que pour l'instant on a envie d'avancer.


(Donc ça, c'est le résultat de 3h de boulot de plus ; c'est long, mais avec un meilleur outil et l'habitude du geste, ça devrait s'améliorer pour la suite).

À l'étage là où ça fonctionne mieux, on n'a pas dégagé beaucoup plus : juste atteint le plafond (facile) et le sol (moins facile, y'a une bande de ciment super épaisse collée au plancher, on verra plus tard). C'est surtout histoire de vérifier que oui, ça sera rapide, et de constater que la terre là haut est bien sèche et bien jolie sous l'enduit.
Ha et puis, la couche intérieure de l'enduit, c'est bien un ancien enduit à la chaux : friable, poudreux quand on l'écrase, et avec des petits brins de végétaux qui traînent dedans parfois. Mais on va le retirer aussi, parce que :
- ça part vraiment mieux en retirant les 2 couches d'un coup, donc on ne gagnera pas tant de temps que ça en conservant le "bon"
- il est de toutes façons tout défoncé sur les bas et les bords, sans doute quand ce vilain enduit ciment a été ajouté dessus
- et on a envie de refaire à notre idée, avec des couleurs et des volumes dedans... :)


(Elle est pas belle cette terre ? Sisisi. C'est LA PLUS BELLE TERRE DU MONDE je te dis).

Bon, et puis la terre, il y a celle du dehors, aussi. Pour moi qui ai jardiné des années en pots, puis sur balcon, puis sur couche mince et sèche dans mini-cour, là, ça ressemble au paradis. Quelques coups de grelinette, et on peut enfoncer la main jusqu'au poignet dans de la terre meuble, et avec de la vie dedans.
Dans une logique de flemme d'efficacité et parce que les légumes c'est joli, le coin alimentaire du jardin sera au plus près possible de la maison, juste après la zone qu'on laisse libre pour pouvoir approcher un véhicule (faut bien charger-facile quand on part en GN, tout de même) ; mais cette zone, si elle est bien exposée, est aussi assez bien acide - merci les conifères plantés là (par facilité peut-être) il y a 50 ans... 
Je tente quand même ; de toutes façons, une zone à patates c'est pas comme un chêne, ça se déplace facilement au besoin...


(Ici la technique du moindre effort pour préparer des futures zones de culture : couvrir de paille pour que ça travaille tout seul, et n'avoir qu'à donner un coup de grelinette au printemps pour planter sans même avoir à désherber avant. Sur le papier c'est fantastique, on verra en vrai).

J'ai fait un premier test de plantation au pifomètre, avec des plants de mâche achetés à l'improviste samedi soir (y'a une pépinière qui fait des plants bios à 10min de là sur notre chemin retour, on allait pas se priver... ). Et quelques fraisiers, aussi, disséminés par-ci par là. On tombera dessus avec plaisir au printemps, s'il ont repris et donné, vu qu'on les aura forcément oublié à force de charrier des gravats ! :D

On y retourne dans 5 jours, peut-être dégagera t-on deux murs de plus (je vous dis combien y'a de murs au total ? Allez : y'en a 22. Dont des plus grands. On va finir avec des bras gros comme des jambons à l'os, je pense... (De rien pour cette métaphore charmante, vraiment, c'était avec plaisir)).

(Sous l'appentis, les trucs extraits de la maison commencent à s'accumuler, et ça, ça fait plaisir.) (Non, la paille, on l'a achetée).

(Oui, tu risque de la voir et revoir, cette vue là. Mais bon, c'est beau, non ? :p )