
Jours 29 à 31 : la Rosée Plage
Déménagement dans 3 semaines (oui, les premiers temps seront en mode camping, mais au moins on sera sur place pour faire ce qui manque ; et surtout : on a trop hâte). Donc, on a pris 4 jours de congé pour faire des choses qui doivent être faites en semaine (parce que location de sablage) ; notamment : le SABLAGE des plafonds en bois.
Parce que bon, le classique poutres-marrons-noires-sur-plafond-blanchâtre-sâle, bof (ou plutôt "ARGL!!"). Et que 80m² à la ponceuse les bras en l'air sur un escabeau... Non. Et que les produits décapants chimiques, encore moins. Donc, concession à l'écologie, on ne connaît pas la provenance des 30 sacs de sables qu'on achète (sans doute pas terrible niveau éthique ni bilan carbone...), ça sera notre entorse : on nous l'a dit, le sablage, c'est avant d'y habiter ou plus (et on comprend pourquoi maintenant qu'on l'a fait ! )
Et nous voilà partie pour 2 jours de folie (après une réception de matos le jeudi soir à la nuit, avec embourbement dans notre allée gadouyeuse et retour à point d'heure à la maison). Vendredi matin, un peu tendus face à toutes ces machines, on met en application les explications du loueur.
On raccorde tous les tuyaux (au prix d'une sacré lutte parfois...), on enfile nos super combis en papier, le gros compresseur démarre (c'est parti pour le bruit en continu !)...

... Et voilà venu le temps du look astronaute-décontamineur-Fallout ; gros casque insonorisé, relié au compresseur car un rideau d'air est soufflé entre le visage et la vitre, pour protéger des retours de sable propulsé et pour permettre de respirer dans l'air en mode tempête saharienne. C'est pas le truc le plus agréable du monde et c'est bruyant, mais c'est moins pire que ce qu'on craignait, et une fois la gâchette de la lance enclenchée, en comprend l'utilité du truc et on l'apprécie !

Et c'est parti... Voilà à quoi ça ressemble avant (avec un sableur en prime, qui a la chance d'être assez grand pour se passer d'échafaudage ; et une des deux machines reliées aussi au compresseur... ça en fait du tuyau tout ça).

Ha oui et puis, il a fallu avant ça, tout protéger : interrupteurs, prises, sorties de plomberie prêtes pour la suite... Heureusement la maison est vide et les anciens enduits sont encore présents ici. Et il a fallu dégonder les nouvelles portes-fenêtres et fenêtres. En chêne. Qui pèse un équidé décédé chacune (environ)...
Bref, après un premier contretemps technique (trou dans un tuyau : défaire le collier, couper, remettre...), la mise en place et la prise en main, on est déjà à la mi-journée ; on voit qu'on va mettre plutôt 2 jours qu'un, mais que ça vaut le coup :

D'un coup, on a l'impression d'avoir un plafond neuf, mais surtout, en BOIS ! Jusque là c'était finalement pas si évident que ça, à l'oeil... Bref, c'est beau.
Le sablage, c'est crevant, mais quand même super ludique.
On apprend à maîtriser le machin : vidanger le casque de temps en temps (oui parce que sinon, de la vieille flotte de fond de tuyau se met à goutter par l'arrivée d'air au dessus du front, principalement sur la vitre - donc on n'y voit plus grand chose- mais aussi un peu sur sa figure - qu'on ne peut pas essuyer ni atteindre. Miam.) ; et changer la vitre (enfin, le plastique) régulièrement, parce que voilà à quoi ça ressemble après une petite heure (juste à cause du frottement dans l'air ambiant, même pas suite à des projections proches) (sur le bord, la partie non exposée à l'air ; au centre, celle où on voit plus du tout ce qu'on fait, surtout quand c'est la partie jaunâtre-sur-bois-clair) :

On comprend pourquoi on se sent poncés, à la fin... On alterne, quand l'un sable, l'autre remplit la sableuse (à peut près 60 fois au total, ça fait un bon rythme), ou apporte la nouvelle vitre de casque, ou démêle les tuyaux (entre le cordon ombilical du casque et le tuyau de la lance, on se retrouve vite comme un chien empêtré dans sa laisse...).
Fin avec la tombée du jour le vendredi (parce qu'il faut remettre les fenêtres dégondées, on peut pas laisser tout le matos non enfermé ; et hors de question de dormir sur place, le poêle est empaqueté pour être protégé donc ça va cailler, la nuit !).
On a eu de la chance qu'il fasse beau et chaud, on a pu établir le camp dehors (à 15 bons mètres des ouvertures, tout était quand même poussiéreux de sable).
Démarrage tranquille le samedi, 2ème souci technique au bout d'une heure ; encore un collier de serrage, mais qui est foutu cette fois ; manque de bol il est midi sept, on va devoir attendre 14h pour acheter la pièce, et s'y remettre enfin vers 15h... Autant dire qu'on a explosé le planning du jour, on va finir tard à la lumière du spot de chantier.
Situation un peu irréelle, attendre son tour de remplissage de sableuse, assise dans la nuit, un piaf nocturne qui donne de la voix en ignorant royalement le boucan du moteur diesel du compresseur, les étoiles brillantes au dessus de la tête, un nuage de sable sortant en permanence de la maison dans laquelle évolue un décontamineur steampunk...

Et comme on a fini à 21h, qu'il fallait encore regonder les fenêtres, ranger, faire un aller-retour pour faire le plein du compresseur, et surtout qu'il faisait encore trop poussiéreux pour prendre une photo, hében tu ne verras même pas le résultat final maintenant !
Mais c'est magnifique, et on ne regrette vraiment pas l'épuisement ; on a quand même pris une petite photo à mi-avancement le vendredi soir, au flash donc moche, mais ça donne une idée... J'en prend une bonne demain, à la lumière du jour, quand on y retourne ; et aussi, une du sol, parce que 5cm de sable fin étalé sur tout le rez-de-chaussée, ça fait vraiment la Rosée-plage... :D
